LE ROLE NEFASTE DU NEOLIBERALISME SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE Par Maria Negreponti-Delivanis
LE ROLE NEFASTE DU NEOLIBERALISME
SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE
Par Maria Negreponti-Delivanis
Plan:
Introduction
Ι. Les scandales alimentaires, preuve
indéniable de l’échec du néolibéralisme
A. Scandales quantitatifs
Β. Scandales qualitatifs
1. Quelques cas concrets
2. Les dangers de la culture et de
l’élevage non traditionnels
II.
Les véritables raisons de la persistance de l’insécurité alimentaire
Α. Le laissez-faire, laissez-passer dans le
domaine alimentaire
1.
Indulgence face aux infractions (à titre
indicatif)
2.
Relations empreintes de corruption
B. Les déchets du
néolibéralisme débridé
1. Insécurité alimentaire de
nature quantitative
2. Insécurité
alimentaire de nature qualitative
Conclusion générale
Bibliographie
XXIVème présenté au Colloque Fédérateur de
l’Institut CEDIMES
Kiev (UKRAINE)
28 octobre - 3 novembre 2013
Introduction
La mondialisation, qui s’est imposée sur
la planète dans les années 1980, avec le néolibéralisme, extrémiste et
fanatique, ont amené d’énormes changements socio-économiques dans les pays
modernes. Or, bien que ces changements aient fait l’objet d’une analyse et
d’une critique générale (Negreponti-Delivanis 2002, Chap. III, 2010, partie A
Chap.1, 2, 3), leurs effets sur la sécurité alimentaire ont paradoxalement peu
intéressé les chercheurs. C’est justement sur cette question que se porte le
présent colloque, qui se déroule à Kiev, sur l’initiative de l’Université et du
CEDIMES.
Avant de commencer mon analyse, je
voudrais rappeler l’importance toute particulière de ce colloque qui porte sur
des problèmes insuffisamment connus mais qui mettent en jeu la vie et la
qualité de vie de la population mondiale. Il s’agit de la sécurité alimentaire
dont la définition la plus communément acceptée aujourd’hui est la suivante[1]: « La
sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont
économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation
suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et
leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et
saine ». Le sujet est vaste
et complexe, et comprend deux aspects. L'aspect quantitatif, déterminé par la
satisfaction en quantité suffisante et variée de l’alimentation de base des
populations, qui dément ainsi la théorie pessimiste de l’économiste classique
Malthus, puisqu’ au 18ième siècle, celui-ci soutenait que la
population de la Terre croît à un rythme géométrique, tandis que la production
alimentaire croît à un rythme seulement arithmétique; ce qui signifie qu’à un
certain moment la famine s’avèrera inévitable. Cependant, cette théorie -
soudainement ressuscitée en raison de la famine de 2008 -, après avoir
longtemps été considérée comme erronée, ne se vérifie nullement sur la base des données statistiques. Un rapport récent de la FAO soutient que la planète est pleinement en état de
nourrir sa population[2]. Or, la malnutrition
et la famine d’une grande partie de la population du globe est en partie due à une
mauvaise distribution, à l’inégalité incontrôlable des revenus ainsi qu’à la
spéculation financière des denrées alimentaires. Mise à part l’insuffisance
quantitative des denrées alimentaires, il faut aussi compter avec le problème
de plus en plus grave du danger que représentent les produits alimentaires que
nous consommons car ils contiennent des substances toxiques et souvent même
mortelles. Il ne fait aucun doute que de telles substances ont toujours existé
dans les aliments, mais avec la mondialisation et le néolibéralisme débridé, le
problème de la qualité de l’alimentation a pris une dimension d’une toute autre
envergure.
L’insuffisance de la quantité et de la
qualité alimentaires sont probablement dues à des imperfections du marché.
Ainsi, comme nous l’analyserons plus loin dans ce rapport, il n’est pas exagéré
d’affirmer que tout ce qui survient dans le domaine de l’alimentation, si
dramatique soit-il, n’est pas dû seulement à des accidents, mais est
aussi le résultat de choix délibérés (Lapage, 2013). En d’autres termes,
la vie et la santé des populations de l’ensemble de la planète sont l'objet
d'une surenchère systématique pour servir des intérêts qui ne sont pas les
leurs.
Dans le cadre de mon introduction, qui
comprend deux grandes parties, je vais aborder en premier lieu l’échec de la
vision néolibérale qui n’a pas su assurer la sécurité alimentaire et je vais
continuer avec les principales formes et causes de cette insécurité. Enfin, je
conclurai en exposant les conditions indispensables à une lutte efficace contre
ce problème vital.
Ι. Les scandales alimentaires, preuve indéniable de l’échec du néolibéralisme
Le néolibéralisme sauvage a créé, depuis une
trentaine d’années, des conditions extrêmement
dangereuses et dévastatrices dans un certain nombre d’économies, qu’elles
soient développées ou en voie de développement. Cette situation est due à la
forme-même de la mondialisation que je qualifie de conspiratrice, car c’est
elle qui a introduit, facilité et admis la séparation absurde du développement
économique et de la prospérité des populations, mais aussi, parce qu’elle a
encouragé le développement des paradis financiers et la suppression de tout
contrôle de l’activité économique. Sous l’influence de fanatismes idéologiques
tous azimuts, c’est un capitalisme gangster qui règne désormais. La crise de 2007[3], qui n’est pas finie mais s’est transformée en crise de la dette,
s’inscrit dans la continuité de ce mélange mortel.
La doctrine néolibérale se base sur des
hypothèses qui n’ont jamais été vérifiées, tandis que l’obsession aveugle de
leurs défenseurs a causé d’innombrables et complexes ravages dans les économies
modernes. Ces dernières ont ainsi quitté le système de l’économie mixte[4] pour se lancer dans le fanatisme
néolibéral.
Le néolibéralisme fanatique vise la
réduction progressive de toute forme d’intervention étatique, dont l’une des
conséquences est l’envolée des scandales alimentaires et l’aggravation de
l’insécurité alimentaire. Les fervents néolibéraux, cela est bien connu,
soutiennent que la présence de l’Etat dans les marchés est non seulement
superflue mais surtout nuisible, et défendent les thèses arbitraires
suivantes :
*les marchés s’autorégulent, tandis que
l’interventionnisme étatique les dérègle,
*chaque individu sait ce qui est dans son
intérêt ou non, et ce qui est dans l’intérêt individuel est dans l’intérêt de
la communauté,
*la productivité dans le secteur privé est
par définition supérieure à celle du secteur public ; ainsi, la
privatisation et la vente de la richesse publique sont encouragées,
*la libéralisation du commerce
international profite à tous et par conséquent les contrôles gênants doivent
être évités.
Malheureusement, le néolibéralisme s’est envenimé et en 2007, il génère la
deuxième grande crise, 80 ans après celle de 1929, démontrant ainsi
l’inexistence de cette main invisible
des classiques, sensée réguler les marchés en toute sécurité.
Dans cette introduction que j’ai entre les
mains, je vais m’en tenir à quelques signes, mais aussi à quelques preuves de
l’échec – qui a pris la forme d’un scandale monumental - du néolibéralisme dans
le domaine de la sécurité alimentaire.
A.
Scandales quantitatifs
En 1974, les gouvernements qui ont pris part au
Conseil Alimentaire Mondial se sont accordés : « chaque homme, femme
et enfant a le droit inaliénable d’avoir à manger et de ne pas souffrir de
malnutrition afin de se développer pleinement et de conserver ses facultés
physiques et mentales ». Or, la crise de 2007 a fait revenir dans les 39 pays les plus
pauvres de la terre le spectre de la faim et de la pauvreté absolue, et dans
les pays développés, la consommation et/ou l’utilisation de biens a fortement
baissé à cause de la diminution des revenus ou de la trop forte hausse des
prix. Plus spécifiquement, la Banque Mondiale a révisé à la hausse, en 2008, le
nombre de personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté. Ainsi, leur nombre
a-t-il augmenté de 400 millions par rapport à 1993 et les personnes qui ne
disposent que de 1,25 dollar par jour pour vivre sont déjà plus de 1,4 milliard
(Policy Research Working Paper, No 4703,8/2008).
Notons
que chaque fois que le prix des produits alimentaires de base augmente,
quelques milliers ou même quelques millions de personnes meurent dans le monde,
parce qu’elles ne peuvent plus rester sur le marché. En effet, depuis le début de 2006 et jusqu’à 2010, le
prix des produits alimentaires de base a énormément augmenté : le riz de
217%, le blé de 136%, le maïs de 125%, le soja de 107%.
Ceux qui ont faim se trouvent pour la plupart en Asie et dans le Pacifique,
mais aussi en Afrique subsaharienne. Il est vraiment regrettable que tous les
efforts faits depuis la fin des années 1960 n’ont quasiment pas changé la
situation de la faim dans le monde. En 2000, nous nous étions engagés à réduire le nombre de
personnes touchées par la faim et la pauvreté de moitié – de 850 à
425 millions – avant 2015. Nous sommes bien en-deçà des
prévisions : le nombre d’affamés n’a pas cessé d’augmenter, notamment
après la flambée des prix en 2007 (FAO 2009-2010). D’ailleurs, 20 millions
d’enfants dans le monde souffrent de sous-nutrition aiguë et 5 millions en
meurent (Journal Eleftherotypia). Les habitants d’Haïti préparent, font
griller et avalent des pâtés de boue pour se remplir l’estomac. A chaque minute
qui passe, il faut compter 26 000 nourrissons qui meurent de faim, et chaque
jour, 35 000 enfants moins de 5 ans meurent d’inanition.
L’extrême pauvreté et la faim renvoient automatiquement à un problème de
production ou plus exactement au problème de l’offre et de la demande. La production
est suffisante pour nourrir les populations de la planète, mais, étant mal
répartie, une partie de ces populations n’y a pas accès. De plus, la production
a beau être suffisante, elle est détournée vers des biens ou des services qui
ne sont pas de première nécessité. Dans ce cas, ce sont les importantes
inégalités dans la répartition des revenus qui sont à mettre en cause. Les
populations dépendent aussi d’éventuelles mesures visant à limiter artificiellement
la production de produits alimentaires de base. En voici quelques exemples
:
*pendant
la décennie 1980-1990, les gouvernements des pays en voie de développement ont
considérablement diminué leurs dépenses dans le domaine agricole (The
Economist, 2008), sous l’influence du néolibéralisme qui souhaitait avoir «un
petit Etat ». De cette façon, les dépenses publiques destinées à
l’agriculture ont diminué de 50% pendant la période 1980-2004 (Poverty and
Globalisation).
*D’autre
part, la production de produits alternatifs d’énergie a substitué la production
d’éthanol au maïs et à la canne à sucre et a, évidemment, réduit de beaucoup la
disponibilité de ces deux produits en tant que produits alimentaires,
provoquant ainsi la hausse considérable de leur prix, étant donné que 450 kilos
de maïs[5] sont nécessaires pour produire 25 gallons d’éthanol
pur.
*Certaines
politiques, comme la PAC, limitent la quantité de la production de certains
produits agricoles pour empêcher les prix de baisser.
*Des entreprises multinationales, Monsanto en tête, obligent les agriculteurs,
surtout des régions pauvres du monde, à abandonner leurs méthodes traditionnelles
de culture - alors que ces méthodes leur permettaient de subvenir à leurs
besoins vitaux - et à en adopter des modernes, issues de la recherche et de la
technologie qui, évidemment, contiennent des produits génétiquement modifiés
(Negreponti-Delivanis 2008a).
L’extrême pauvreté n’est pas le privilège
exclusif des populations des pays du Tiers-monde, elle s’étend aussi aux pays
riches. En effet, une part de plus en plus grande de la population des pays
riches se trouve confrontée à d’inextricables difficultés économiques. Exemple significatif, les Etats-Unis
comptent 37,2 millions de pauvres en 2008, c’est-à-dire 4,4 millions de plus
par rapport à 2001 (Chavagneux 2008). En France, la pauvreté touche 7 millions
de personnes, c’est-à-dire 18% de la population totale (Dorival 2008)[6]. Or, depuis une dizaine d’années, une
nouvelle catégorie de pauvres est apparue, surtout dans les pays riches, celle
des travailleurs pauvres, si mal rémunérés qu’ils ne parviennent pas à payer
leur loyer ou envoyer leurs enfants à l’école.
La pauvreté dans le monde, et surtout
l’augmentation de la pauvreté, est le signe le plus flagrant de l’insécurité
alimentaire, surtout si l’on tient compte du fait que les prévisions
défavorables observées par Malthus au 18e siècle, loin d’être vérifiées, ont
été complètement renversées. En effet, les calculs du célèbre historien de l’économie Angus Maddison
(2001) rendent compte qu’entre l’an 1000 et 1998, la population mondiale est
passée de 268,3 millions à 5 908 milliards, c’est-à-dire qu’elle a augmenté de
22 fois, tandis que le revenu mondial est passé de 116,8 millions à 33, 726 milliards de dollars, c’est-à-dire qu’il a augmenté
de 288,75 fois[7]. En d’autres termes, le revenu mondial
par tête a augmenté de 13 fois pendant le siècle passé. De 435 dollars, il est
passé à 5 709 dollars.
L’augmentation, au niveau mondial, tant de la pauvreté et de la faim que de
la richesse est proprement scandaleuse, et elle ne peut être imputée à une
production insuffisante. Il faudra donc trouver d’autres interprétations.
Β. Scandales qualitatifs
1. Quelques cas concrets
L’insécurité
alimentaire, c’est-à-dire le non accès à une alimentation suffisante saine et
nutritive, s’avère plus menaçante peut-être que la sous-nutrition. Aux
Etats-Unis , les centres de contrôle et de prévention
des maladies estiment officiellement que « chaque année, 48 millions
d’Américains présentent des problèmes de santé liés
à une alimentation malsaine, 128 000 cas sont hospitalisés et 3 000 en
meurent » (Wikipedia.org). Par ailleurs, des aliments de mauvaise qualité
sont jugés responsables de maladies
telles que la diarrhée, mais aussi diverses formes de cancers. On estime[8] que 2,2 millions de personnes meurent
chaque année pour avoir consommé des aliments impropres ou de l’eau non potable,
parmi lesquelles 1,9 million sont des enfants.
Les
scandales sanitaires se multiplient à partir des années 1980, au moment où le
néolibéralisme sauvage s’étend sur la planète et où l’industrialisation de la
production agricole et animale éloignent les paysans des formes traditionnelles
d'élevage et d'agriculture. Or, cette
situation échappe maintenant à tout contrôle. En dépit des nouvelles
technologies capables de déceler plus facilement que par le passé ces scandales
et de les neutraliser, une loi du silence garantit protection et impunité aux
responsables, même s’ils sont identifiés.
Les
scandales qui touchent la qualité de l’alimentation sont essentiellement dus au
monopole du colosse Monsanto qui a envahi le secteur agro-alimentaire surtout à
partir des années 1980. Les plus importants de ces scandales et dont les effets
sont aussi les plus graves peuvent se résumer comme suit (Seelow 2013) :
*PCB.
Il s’agit d’une catégorie de douze polluants chimiques très dangereux appelés
les « polluants organiques persistants », car ils résistent aux
dégradations biologiques naturelles et s’accumulent dans les tissus vivants,
tout au long de la chaîne alimentaire. Les résidus de PCB sont notamment
stockés dans les organes et tissus graisseux des animaux et des mammifères, ce
qui fait que leur présence est avérée dans le corps humain. Ils sont
« bioaccumulateurs ». En 2002, Monsanto a été attaquée en justice par
3 450 résidents de la ville d'Anniston (Alabama) pour la contamination de rivières et du sol aux
PCB (Wikipedia fr.). Des documents internes ont montré que la firme savait
depuis plus de 30 ans que les poissons des rivières environnantes étaient
contaminés par les rejets d'une de ses usines. À l'issue de ce procès, Monsanto
a été jugée coupable d’avoir pollué « le territoire d’Anniston et le sang
de sa population avec les PCB » et condamnée à payer 700 millions de
dollars de dommages
et intérêts. Aucune peine de prison n'a été retenue contre
les responsables de la firme, mais en France la fabrication et l'utilisation
des PCB sont interdites depuis 1987. Ce n’est pas fini, puisque le drame de
l’encéphalopathie spongiforme bovine (ECB), est dû aux farines animales associées
à celui des PCB.
*ECB. C'est
la plus grave crise des vingt dernières années. Les farines animales, obtenues
à partir des morceaux non consommés de carcasses bovines et de cadavres
d'animaux dans l'alimentation des bovins sont, dès la fin des années 1980,
accusées de provoquer une infection dégénérative du système nerveux central des
bovins. C'est l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). Le tournant a lieu en
1996, en Grande-Bretagne, lorsque les autorités sanitaires découvrent que la
consommation de viande infectée par des prions (l'agent en cause) peut
transmettre à l'homme la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Les farines animales
sont désormais interdites dans l'alimentation du bétail. Quand la maladie est
observée dans un troupeau, tout le cheptel est systématiquement abattu. La
maladie de la vache folle est d'abord apparue en Grande-Bretagne où, à partir
de 1981, les températures de stérilisation des abats ont été abaissées et
l'étape d'extraction des graisses par solvants abandonnée. On estime que près
de 190 000 bovins ont été contaminés en tout (Jouan, 2010).
*Poulets
et œufs à la dioxine en Belgique. Au printemps
1999, un scandale sans précédent éclate en Belgique après la découverte de taux
de dioxine anormalement élevés dans des aliments pour volailles et porcs. Par
mesure de précaution, les autorités ordonnent la fermeture de plusieurs
centaines d'élevages et la saisie de dizaines de milliers de tonnes de viande.
Cette crise, qui affecte aussi les pays importateurs de poulets et de porcs
belges, aurait coûté la bagatelle de 600 millions d'euros. L'origine de la
contamination proviendrait d'un lot de graisse contenant des huiles
industrielles et de la dioxine qui aurait ensuite été incorporée
frauduleusement dans l'aliment pour le bétail (Jouan, 2010). Fin
2010-début 2011, l’Allemagne connaît un épisode de contamination d’œufs et de
viande de porc par de la dioxine (Jouan, 2010).
*Roundup-glyphosate (Le Monde.fr, 2011). Plusieurs études
concordantes affirment
que le pesticide phare de Monsanto – et son principe actif, le glyphosate – est potentiellement
tératogène, c'est-à-dire responsable de malformations fœtales et malformations
(Chemical Research in
Toxicology, 2010). Le
glyphosate est reconnu comme un pesticide qui tue sans distinction tout ce
qui est vivant, et pas seulement les plantes. Pourtant, Monsanto réfute ces
conclusions, comme toujours d’ailleurs.
*Hormones de croissance. Au début des années 1990, Monsanto commercialise
son premier produit issu des biotechnologies : Posilac, l'hormone de
croissance bovine recombinante (rBGH), une hormone transgénique destinée à
augmenter la lactation des vaches de près de 20 %. L'hormone entraîne des
mammites, des inflammations de la mamelle, qui contraignent les éleveurs à
traiter leurs vaches avec des antibiotiques, dont on retrouve ensuite la trace
dans le lait. Ce produit est aujourd'hui interdit partout, sauf aux Etats-Unis.
*Asparate.
Monsanto le précise clairement sur son site Internet (http://www.monsanto.fr. actualité/idées_recues/idées_recues 2asp) :
après en avoir été l'un des principaux producteurs dans les années 1980 et 1990, l 'entreprise ne
produit plus d'aspartame
depuis 2000. La firme tient pourtant à insister sur le fait que cet édulcorant,
le plus utilisé au monde , "ne
provoque aucune maladie". Des études récentes ont cependant mis en
évidence un risque accru de naissances prématurées chez les femmes qui consomment ce
produit. L'Autorité européenne de sécurité des aliments a même été invitée en
mai par la Commission européenne à anticiper la réévaluation complète de la
sécurité de l'aspartame en 2012.
*GM.
En 1982, les chercheurs de Monsanto réussissent à modifier génétiquement une
cellule de plante. L’année suivante, en 1983, leurs premières plantes génétiquement modifiées voient le jour dans les serres de la firme.
*E.coli
0157. Infection provoquée par contrôle hygiénique insuffisant etc. La liste
est très longue.
*Viande
chevaline-Findus. Il
s’agit d’un énième et, pour l’heure, du tout dernier scandale sanitaire que
nous rencontrons avec la viande de
cheval et Findus, après bien d’autres dont nous n’avons pas
su tirer les conséquences. C’est du reste une question majeure et générale qui
devient dramatique, comme l’a démontré le très récent rapport de l’Agence
européenne de l’environnement. Dans le cas présent, il est clair qu’il s’agit
d’une fraude dont il faudra déterminer l’ampleur réelle et les niveaux de
responsabilité.
2. Les dangers de la culture et de
l’élevage non traditionnels
a) OGM (organisme
génétiquement modifié). Un
chapitre très large et mal connu vu que des millions de personnes en
consomment quotidiennement sans le savoir. En effet, jusqu’à présent les
OGM n’ont pas été évalués scientifiquement bien qu’ils soient responsables d’allergies
et qu’ils introduisent pour la première fois dans l’alimentation de l’homme
certaines graines dont les effets à long terme demeurent inconnus. C’est
pourquoi les grandes sociétés d’assurance ne seront probablement pas disposées
à les assurer (Negreponti-Delivanis 2002, p. 35). En
2009, 75% du soja cultivé dans le
monde était génétiquement modifié. Entre 1996 et 2007, les superficies
de cultures OGM ont été multipliées par plus de 100 ! Les OGM prennent de plus en plus de terrain
sur les autres modes de
culture et d’élevage. Cependant, l’Europe se positionne efficacement
contre l’importation, la culture et la consommation d’OGM. Au total, les cultures
d’OGM couvrent aujourd'hui 132 000 hectares en
Europe, 95 % en Espagne
et au Portugal, soit moins de 1 % de l'ensemble des champs du continent. C’est
ainsi que Monsanto réalise moins de 2 %
de ses 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires européen grâce aux OGM (Garric
2013). L’hostilité européenne vis-à-vis les OGM apparaît à travers les
difficultés rencontrées par de nombreuses entreprises de biotechnologies face à
un système européen d'homologation des OGM long et complexe, qui décourage les
Américains. C’est pour cela que tout récemment le géant américain des
biotechnologies Monsanto a annoncé qu’il va retirer toutes ses demandes
d'homologation en cours pour de nouvelles cultures transgéniques dans l'Union
européenne. En cause : l'absence de perspectives commerciales dans un continent
globalement hostile aux biotechnologies. Néanmoins, malgré l'hostilité du
public, les OGM restent présents en Europe par le biais des importations. Au
total, 41 OGM sont autorisés à la mise sur le marché, selon Inf'OGM : le maïs, le coton, la betterave, la
pomme de terre et
surtout le soja. L'Union européenne est ainsi l'un des grands acheteurs
mondiaux de céréales génétiquement modifiées : elle importe chaque année plus
de 40
millions de tonnes de soja transgénique pour alimenter son bétail, dont 4 millions de
tonnes pour la France.
D'ici là, Monsanto a enregistré 26 nouveaux dossiers d'OGM
qui attendent une autorisation pour être importés en Europe (Garric 2013).
A titre indicatif,
je vais définir ci-dessous quelques-uns
des risques et des dangers que présentent les plantes et animaux génétiquement
modifiés pour la santé et l’environnement (Dangers Alimentaires 2011):
*Les OGM sont utilisés dans
les secteurs de l’industrie, de la médecine, de
l’agriculture et
de l’agro-alimentaire. Nous nous intéresserons ici aux deux
derniers domaines. En 1994, la première plante génétiquement modifiée (PGM) est
commercialisée. À partir de 1996 c’est le début de
la culture des OGM en plein champ.
Depuis, des dizaines de variétés végétales (coton, maïs, betterave, pomme de
terre, soja, riz, blé, tomate, etc.) et animales (saumon, porc, lapin, etc.)
ont vu le jour. L’ISAAA (International
Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications) affirme qu’en
2010, un
milliard d’hectares cumulés ont été cultivés avec des cultures OGM dans le
monde. Comme les OGM sont quelque chose de relativement nouveau,
nous sommes en droit de nous demander s’il n’y aura pas également des
conséquences sur le long terme, dans 20 ou 30 ans. Il n’existe que très peu
d’études sur les OGM car les études sont très coûteuses, complexes à réaliser
et demandent des années d’expérimentations. Des
études ont montré que les aliments génétiquement modifiés de Monsanto peuvent
provoquer des graves problèmes de santé, comme le développement de tumeurs
cancéreuses, la stérilité et des anomalies génétiques. On est même en droit de
craindre la présence de plomb dans les produits génétiquement modifiés ce qui,
à long terme, pourrait avoir de grave conséquences sur la santé humaine.
*Tout cela
n’a pas empêché les gouvernements et les organismes de protection des
consommateurs à autoriser la consommation animale et humaine d’OGM depuis 15
ans ! La raison pour laquelle cette mise sur le marché a
été aussi rapide, souvent même avant que de réelles études sérieuses soient
menées, est que les firmes veulent commercialiser le plus vite possible leurs
OGM. Plus
vite ils les vendront et plus vite ils récupèreront leur profit. L’augmentation
des maladies chroniques et l’affaiblissement du système immunitaire sont-ils
des conséquences des OGM ? Il est difficile dans ces conditions de le savoir,
même si certains scientifiques le supposent. Il est
soutenu qu’ « un des risques majeurs est que 95% des scientifiques
travaillent pour l’industrie et que 5% seulement sont vraiment indépendants”
(Terje Traavic).
*Breveter
une plante permet à une entreprise de se l’approprier tout simplement. Beaucoup
de brevets sur des séquences de gènes, des micro-organismes ou des OGM sont
détenus par des grandes firmes. Cette brevetabilité du vivant est source de
nombreuses polémiques. Pour des raisons éthiques, breveter le vivant pour pouvoir en faire un
objet de marchandisage est pour beaucoup une ineptie. Breveter les semences permet aux
multinationales, comme Monsanto par exemple, d’avoir la main mise sur les
paysans qui n’ont pas le droit de ressemer les graines d’une année sur l’autre
sous peine de poursuites. Il faut ainsi qu’ils en rachètent à chaque fois des
nouvelles à la firme. « Les OGM ne sont pas une solution au problème de la
faim dans le monde, comme voudrait le faire croire les industries semencières.
Au contraire, par le
système de brevetage des semences, ils maintiennent les paysans dans une
dépendance économique, en les obligeant à racheter chaque année les semences»,
s’exclame la
Confédération Paysanne. En d’autres termes, « la
conséquence du brevetage du vivant est que le produit breveté appartient au
détenteur du brevet et que toute personne tiers désirant utiliser ce produit
doit rémunérer financièrement le propriétaire ». Une autre conséquence est
que des firmes comme Monsanto vont dans les pays pauvres ou en voie de développement et
s’approprient les substances actives de plantes médicinales locales. Cela
s’appelle le « biopiratage » industriel. A son tour, Monsanto assignera devant les tribunaux des centaines de paysans
accusés d'avoir utilisé "frauduleusement" ses
semences transgéniques brevetées, c'est-à-dire de les avoir replantées.
Monsanto revendique des droits à la propriété intellectuelle sur certaines
semences. Ce qui ne l'empêche pas d'être elle-même poursuivie pour acte de
"biopiraterie" (Seelow 2013).
*Monsanto
est « la pire firme de 2011 », selon la Natural Society –
« elle menace autant la santé humaine que l’environnement ». Et selon
Forbes : « Monsanto est à ce point peu aimée des écologistes que le
terme préféré utilisé pour trouver sur Google la firme de Saint-Louis est
"Monsanto evil" ». Le mal, le malfaisant. Monsanto a été élue…
pire firme du monde lors d’un sondage effectué en janvier auprès de ses
lecteurs, donnant à la firme un total de 51% de votes négatifs (http://americanholocaustcoming.blogspot.gr/).
* Le principal
argument des défenseurs d’OGM est qu’ils obtiennent beaucoup plus de rendement
avec leurs semences et peuvent ainsi prétendre nourrir ceux qui souffrent de la faim. Or , des
scientifiques et experts en ont conclu autrement. «Jusqu’ici les performances des
cultures génétiquement modifiées pour accroître le rendement sont modestes et
ce malgré les efforts considérables mis en œuvre » -depuis vingt ans-, conclut le groupe
indépendant américain de recherche UCS (Union
of Concerned Scientists). «Aucune culture transgénique n’a
permis un accroissement réel du rendement et seul le maïs Bt a montré dans une
certaine mesure de plus grands rendements d’exploitation » affirme Doug
Gurian-Sherman principal auteur de l’étude de l’UCS. Selon les rapports, les gains du maïs Bt, par
exemple, ne sont que de 3 à 4% ! Le fait que les cultures ont un meilleur rendement
est plus dû aux techniques de cultures qui ont beaucoup évoluées ces vingt
dernières années.
Néanmoins Monsanto, qui a le quasi-monopole des semences au monde , indifférente aux
critiques fusant des quatre coins de la planète, réalise des bénéfices énormes
– 126 millions de dollars pour le premier trimestre de 2012. Preuve de sa
puissance, la firme a récemment menacé de poursuivre en justice l'Autorité Européenne de
Sécurité des Aliments (EFSA) pour avoir publié les données utilisées pour
rendre un avis favorable à l'autorisation de commercialisation de son maïs OGM
NK603, quoique la transparence de ces données brutes est non seulement légitime
mais également tout à fait légale (ΟGM 2013).
Alors, qu’a-t-elle à craindre ? Depuis deux dernières décennies, elle est
la preuve bien vivante qu’Henry Kissinger ne s'était pas trompé lorsqu'il
déclarait: « Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations.
Contrôlez la nourriture et vous contrôlerez les hommes ».
b) Tournons-nous maintenant du côté de l’élevage
intensif, première étape vers l’insécurité alimentaire
(Negreponti-Delivanis, 2002, p. 35-6). “C’est pour réaliser des profits et même
des profits excessifs qu’on a introduit l’élevage intensif qui présente deux
aspects dangereux pour l’homme, car leurs conséquences sont inconnues : d’un
côté une alimentation qui, outre les médicaments et les antibiotiques, contient
des éléments inadaptés aux animaux d’élevage (par exemple, les farines
animales), et de l’autre le mode
d’engraissement des animaux. La description qui suit est révélatrice de la sauvagerie
humaine sans limites et du vide tragique qui se produit lorsque le profit se
substitue à toutes les autres valeurs de la vie: “les veaux ne voient jamais
l’herbe, ils n’ont jamais marché, ils n’ont jamais vu le soleil ni le ciel,
n’ont jamais joué avec d’autres veaux. Huit jours après la naissance, on les
sépare de leur mère et on les conduit dans un local fait de quatre planches de bois.
On commence à les gaver de médicaments qui les déshydratent et provoquent une
diarrhée permanente; par la suite ils sont maintenus en état de soif pour les obliger à boire une potion laiteuse
qui les conduit à se lécher continuellement et à souffrir d’un prurit atroce.
Un peu plus tard on ajoute un peu de nourriture
à cette potion pour les maintenir en état d’anémie afin d’obtenir une
viande plus blanche. On voit alors apparaître de graves difficultés respiratoires
et des troubles de la circulation sanguine. A ce moment, les animaux sont
conduits de l’enfer à l’abattoir. Quant aux porcelets, ils se retrouvent dès
leur naissance les pattes liées, et les
poulets sont mis dans des cages où ils ne peuvent pas bouger”
(Eleftherotypia-magazine accompagnant le journal 2000).
II. Les véritables raisons de la
persistance de l’insécurité alimentaire
Le manque de volonté face au danger
multiforme pour l’humanité que représente l’insécurité alimentaire est pour
beaucoup imputable à l’absence de contrôles sérieux, tant au niveau de la
production, du transport, du respect des exigences sanitaires des aliments, de
la production, du transport, du respect des exigences sanitaires des aliments,
que de la tyrannie infligée aux paysans des pays les plus pauvres de la
planète, forcés d’abandonner leurs méthodes de culture traditionnelles et de se
soumettre aux intérêts des multinationales. Absence de contrôles aussi sur les
effets possibles à court terme et à long terme de la consommation de produits
transgéniques, augmentation de la répartition inégale des revenus et de la
richesse, corruption. La liste est longue. Cette absence de contrôles
généralisée est sans aucun doute le résultat d’une politique délibérée et
certainement pas due à une insuffisance conjoncturelle des organismes
compétents. Quoi qu’il en soit, elle sert toute une série d’intérêts illicites
lesquels expriment la démesure qui a conduit au néolibéralisme débridé et
fanatique que nous connaissons, mais qui a conduit aussi aux moyens inhumains –
et dangereux pour la santé – utilisés, à cause de la maximisation des
profits.
Α. Le laissez-faire, laissez-passer dans le
domaine alimentaire
Les deux aspects du laissez-faire sont l’attitude
volontairement désinvolte des multinationales qui enfreignent les règles en
toute impunité et l’acceptation de leurs conditions qui traduisent les intérêts
surtout de Monsanto, laquelle peut aisément financer tout et tout le monde.
1.
Indulgence face aux infractions (à titre
indicatif)
*En 1975, une étude menée par Monsanto révèle
que le PCB provoque des tumeurs chez le rat. La multinationale décide d'en
changer les conclusions, de "légèrement tumorigènes"
à "n'apparaît pas cancérigène". "Nous ne
pouvons nous permettre de perdre un seul dollar": ainsi se conclut
l'un des mémos consultés par The Washington Post. Ce scandale terrifiant de l’encéphalopathie spongiforme bovine
(ESB), 20 ans auparavant,
avait conduit à la création de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), afin d’éviter dans
l’avenir de nouveaux drames alimentaires. Or,
ce fait extrêmement grave aurait dû mettre en lumière le fait que la majorité
du parlement européen a voté la réintroduction, dans l’alimentation des
animaux, des farines animales – qui avaient été retirées de la circulation -,
justement celles qui se trouvent à l’origine du scandale sanitaire ECB (Lapage
2013).
*Au début des années 1990, il a été révélé que des
études se fondant sur les conséquences de l'explosion de l'usine de Nitro en
1949 étaient
biaisées. Cette fraude
scientifique sera confirmée par le National Research Council, qui constate que
les études de Monsanto "souffraient d'erreurs de classification
entre les personnes exposées et non exposées à la dioxine, et qu'elles avaient
été biaisées dans le but d'obtenir l'effet recherché" (Thorton 1990).
*Un documentaire canadien (The Corporation) raconte comment Monsanto a fait pression sur
Fox News (groupe Murdoch) pour l'empêcher de diffuser une enquête dévoilant les
dangers du Posilac en 1997. Cet extrait illustre le lobbying particulièrement
agressif de la firme : non seulement l'enquête n'a jamais été diffusée,
mais ses auteurs ont été licenciés par la chaîne (Lapage 2013).
* Après le scandale de la contamination
d’œufs et de viande de porc par de la dioxine en Allemagne fin 2010-début 2011,
le commissaire à la
santé John Dalli indiquait qu’il « a déjà commencé à
réfléchir à l’instauration de mesures susceptibles de rendre plus efficace le
système européen de sécurité pour les aliments pour animaux » et qu’il
étudiait « la possibilité d’imposer une séparation stricte entre les
productions de graisses à usage industriel et de graisses utilisées pour la
fabrication de composants alimentaires pour les animaux », et qu’il
jugeait également « nécessaire de rendre obligatoires des contrôles
renforcés aux différents stades de la chaîne alimentaire pour déceler une
éventuelle contamination à la dioxine ». Mais, depuis, plus rien (Lapage,
2013).
*Nous
venons juste d’apprendre la circulation en Europe d’un insecticide-glyphosate,
et de vingt-sept autres substances extrêmement toxiques, dont un conservateur
de bois (Friends of the Earth Europe, 2013). Ces
substances ont été retrouvées dans l’urine d’habitants de dix-huit pays
différents. Elles s’introduisent dans l’organisme par le biais de
l’alimentation et des expériences sur des animaux ont montré que les effets sur
l’organisme humain peuvent être dangereux. Or, ces résultats sont passés sous
silence tandis que les consommateurs sont réduits au silence et endormis.
Ainsi, pour
conclure ce paragraphe, je dirai que les recherches portant sur les dangers de
ce type d’aliments et notamment des OGM, autant que les contrôles sanitaires
faiblissent, que les responsables des scandales restent impunis, tandis que
dans de nombreux cas, les méthodes qui sont à
l’origine de drames alimentaires finissent par être officialisées.
2.
Relations empreintes de corruption
Aux Etats-Unis mais aussi en Europe, la corruption
des politiques par les multinationales se généralise, provoquant des désastres
multiples et innombrables dans les économies modernes. A titre indicatif
(Negreponti-Delivanis, 2010, part A’, Chap. I, III, D), rappelons qu’en "France, les entreprises Alsthom et Thalès sont
compromises dans une affaire financière classique de pot de vin. Au Royaume-Uni,
l’argent des contribuables a servi à financer les dépenses particulièrement
élevées de certains membres du gouvernement. Aux Etats-Unis, ce sont les
célèbres scandales d’ENRON, BCCI, Tyco, Global Crossing et de tant d’autres
encore qui ont défrayé la chronique. En Grèce , le groupe Siemens est lié à
une affaire de corruption sur plusieurs années et qui s’élève à 1,3 milliard
d’euros. A cette affaire s’ajoute celle, bizarre, de Vatopedio. La corruption
et l’impunité systématique ont en tout cas de beaux jours devant elles, et les
coupables continueront de faire des jaloux et de jouir de leur vie de luxe.
Toutes proportions gardées, c’est par ces méthodes
que Monsanto progresse aux Etats-Unis, s’assurant de la même façon une partie
de la domination mondiale :
*Depuis presque deux décennies,
Monsanto et l’industrie agro-alimentaire exercent un contrôle
quasi-total sur l’agriculture américaine, aidée et soutenue par des politiques
et des organismes, des chaînes de
supermarchés, des entreprises géantes de transformation des aliments. Avec
Monsanto, le nouvel ordre (NWO) règne sur le monde et son arme est
l’alimentation.
*Aux Etats-Unis, le Congrès et le Président Obama
viennent ensemble de faire
passer le projet « Monsanto Protection Act » qui, entre autres,
interdit le freinage par la justice de la vente des semences de produits
transgéniques de Monsanto (complètement
indifférente aux conséquences désastreuses qui toucheront surtout les pays
pauvres).
*Aux Etats-Unis, la FDA, organisme
chargé de garantir la sécurité alimentaire auprès de la population, est dirigé
par d’anciens membres de Monsanto. Nous sommes donc sans aucun doute possible
devant un conflit d’intérêts. Ainsi s’explique le fait que le gouvernement
s’abstienne de mettre en œuvre des études sur la présence de plomb, parmi d’autres substances dangereuses, dans les produits
génétiquement modifiés, avec des effets à long terme sur l’homme.
*Un exposé de Jeremy Scahill (2013) a
révélé que Monsanto a racheté la plus grande armée de mercenaires au monde , la Blackwater,
service secret d’informations (elle sera ensuite rebaptisée Xe Services et plus
récemment « Academy »). Cette armée sera la « main pensante
» de Monsanto,
« espionnant des activistes et des activités telles que par quel moyen
« nos hommes s’introduiront légalement dans ces groupes » tout en
poursuivant les activités de son prédécesseur, la Total Intelligence ,
qui selon Monsanto, avait été engagée seulement pour suivre les « inventions »
de ses adversaires.
*Monsanto est la firme avec le plus de procès et de plaintes au
monde. Des gens, partout dans le monde, organisent des manifestations et
protestent. La plupart du temps, ils sont refoulés par les forces de l’ordre,
puisque la multinationale a réussi à garantir la protection des différents
gouvernements.
B. Les déchets du néolibéralisme débridé
Les
cosmothéories ne sont que deux : la cosmothéorie classique qui, à son
niveau microéconomique a été complétée par la néoclassique, et qui après les
années 1980 apparaît sous le nom abusif de néolibéralisme,
et la cosmothéorie keynésienne. Entre ces deux théories générales, les
enrobages sont multiples et importants. Leur grande différence réside néanmoins
dans la taille du rôle dans l’économie qu’elles veulent donner à l’Etat. La première de ces deux
cosmothéories soutient que l’intervention de l’Etat dans la vie économique doit
être réduite, et l’autre rejette l’existence de « la main invisible »
des classiques, qui soi-disant garantit l’infaillibilité du fonctionnement des
marchés et donc aspire à leur régulation par l’Etat. Or, ces deux théories,
dans leur expression absolue, ont échoué : la première a été balayée par
la grande crise de 1929 – à laquelle on pourrait ajouter celle de 2007 – et la
deuxième n’a pas résisté à l’effondrement du socialisme. Dans les deux cas, il
s’agissait de théories empreintes d’extrémisme et de fanatisme qui ont
fatalement fini par les mener à leur propre perte. Par contre, après la deuxième Guerre Mondiale ,
ces deux cosmothéories ont été associées et ont, pendant les trente glorieuses,
fonctionné dans une parfaite harmonie. Les résultats étaient particulièrement
positifs pour la société et l’économie d’alors. Et puis, dans les années 1980,
la mondialisation et un néolibéralisme extrême ont imposé leur domination
absolue. Les conséquences de cette hégémonie sont tragiques et s’étendent sur
plusieurs niveaux. La crise de 2007, résultat du paroxysme néolibéral, est
encore présente et bien ancrée en 2013, et de financière, elle est devenue
crise de la dette.
Le désastre
suit son cours mais les néolibéraux fanatiques de la planète se sentent plus puissants que jamais, bâtissant le
présent et l’avenir de l’humanité qui s’annonce extrêmement difficile. Quant au
problème de l’insécurité alimentaire, il est le fruit de ce néolibéralisme
débridé qui a su abolir tout règlement
et contrôle - aussi bien dans le domaine économique que social -, et qui a
déployé toutes ces caractéristiques répugnantes que seul l’intervention de
l’Etat pourrait être à même de contrôler. La
recherche du profit maximal est reconnue comme une valeur absolue et un
régulateur universel. La mise en place et le développement des nouvelles
conditions socio-économiques par le néolibéralisme fanatique s’est faite
progressivement dans les années 1980 et 1990 : Etat minimisé,
privatisations, précarité, flexibilité, chômage de masse, salaires ne
permettant pas une existence digne, changements innombrables qui auraient
provoqué une révolte s’ils avaient été appliqués en bloc. Quelques-unes des
conséquences, et dont la portée augmente chaque jour davantage, sont visibles
dans le domaine de l’insécurité alimentaire, aussi bien quantitative que
qualitative, comme nous le soutenons depuis le début de cette
introduction :
1. Insécurité
alimentaire de nature quantitative
La faim dans le monde, qui est l’aspect le plus intense et le plus
révoltant de l’insécurité alimentaire, est pour beaucoup imputable à la
recherche incontrôlable de la maximisation du profit, qui a plusieurs
aspects, dont en voici quelques-uns :
a)
Inégalités incontrôlées
Au
niveau mondial, le constat du fait inégalitaire est vraiment incroyable :
un partage parfaitement égalitaire de la production réalisée en 2011 conduirait
à ce que chaque être humain perçoive un revenu annuel de 10.000 dollars (entendez
le PIB mondial par habitant). Or, sur les 7 milliards que compte aujourd’hui
l’humanité, 1,2 milliard de personnes vivent sous le seuil de l'extrême
pauvreté, caractérisé par des dépenses de 1,25 dollar par jour, et les 1 % les
plus riches de la planète s’accaparent près de 45% de la richesse mondiale… les
50% de l'humanité devant se partager "très modestement" la petite
miette de 1% de la richesse mondiale ! Qu’en conclure sur l’origine du
mal : insuffisance de la production et/ou indécente inégalité dans la
répartition des richesses produites ? L’analyse précédente est en
mesure d’expliquer pourquoi les meilleurs terrains agricoles, dans le monde, ne
produisent pas de biens agricoles de première nécessité, mais des produits
moins importants comme le thé, le cacao, le tabac. Par ailleurs, des millions
de terrains, qui pourraient théoriquement être cultivés, ce qui diminuerait le
problème de la faim, sont destinés au pâturage, pour la simple raison que la
demande en viande est considérable, de la part des plus aisés (http://www.fao.org/NEWS/1998/981103-htm). D’autre part, l’inégale répartition de
la terre permet encore et dans beaucoup de cas l’existence de grands propriétés
terriennes, qui restent en partie incultivées (Negreponti-Delivanis 2008a).
b) Spéculation sur les denrées
alimentaires.
Il
s’agit des “jeux d’argent” en Bourses,
qui concernent les prix futurs des produits agricoles de base. Selon les
informations dans ce domaine (Pfaff, 2008), uniquement à la Bourse de Chicago,
et de sa section chargée du commerce d’environ 25 produits agricoles, le nombre
des échanges s’est accru de 20% depuis le début de 2007 et a déjà atteint 1
million de dollars par jour. D’autre part, la somme que les spéculateurs ont
déposée dans le domaine des produits alimentaires est estimée pour le début de
2006, à 70 milliards de
Dollars et a, à présent, atteint plus de 235 milliards de
Dollars. Les spéculateurs, en recherchant des profits élevés se tournent vers des
“produits mous”, tels que le maïs, le blé, les bovins. Notons, encore, que dans
les incitations de cette sorte, de grandes catastrophes écologiques, comme par
exemple la sécheresse en Australie, se présentent comme des événements heureux,
vu qu’ils promettent une hausse des prix des produits alimentaires. D’après
Andrea Grünewald, «les matières premières représentent la grande occasion de la
décennie courante» et sa société a décidé de s’activer aux produits agricoles
et à l’eau. La société (MIC) a déjà assuré à ses 2500 membres des profits
s’élevant à 93%, qui proviennent uniquement du « jeu d’argent » sur
le blé (World Socialist Web Site-24.04.2008). D’autre part, à l’occasion des
émeutes mondiales contre la faim, qui ont poussé l’Inde à imposer des restrictions
à l’exportation de riz, la société ΑΒΝ Amro a fait l’annonce cynique suivante: «pour la première fois nous aurons
la possibilité d’avoir une action du produit alimentaire Numéro 1 de
l’Asie ». Et les spéculateurs qui se sont empressés ont pu réaliser des
profits de 20%, dans un laps de temps d’à peine trois semaines et seulement en
spéculant sur le riz (World Socialist Web Site-24.04.2008). D’autre part, l’Organisation des Nations Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (Fao) constate
qu’avec près de 870 millions de personnes chroniquement sous-alimentées
dans le monde entier entre 2010 et 2012, le nombre de personnes affamées dans
le monde demeure inacceptable. La grande majorité vit dans les pays en
développement, où environ 850 millions de personnes, soit un peu moins de 15 %
de la population, sont sous-alimentées. Au milieu de tout cela, cette tendance
nouvelle et dangereuse occupe une place importante : la spéculation sur les
prix des matières premières par les entreprises internationales. En effet, « En
Afrique de l’Ouest, où le riz est l’aliment de base, la spéculation et la
manipulation des prix de cette denrée pourraient conduire à une instabilité
sociale et politique, selon un courtier en marchandises dans la région. Par exemple,
le courtier a attiré l’attention sur les activités déclarées de Guy de Montule,
le Français qui est à la tête de Swiss base, de Louis Dreyfus Commodities, qui
n’a pas été directement impliqué. De Montule a été accusé de diriger une
entreprise de riz trouble dans laquelle il importe de bas grade du riz dans les
pays ouest-africains comme le Libéria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, les
magasins de fournitures dans l’entrepôt jusqu’à ce qu’ils deviennent
immangeables» indique un expert. « Mais ce type d’escroquerie pourrait conduire
à des prix plus élevés du riz dans une région où le riz comme aliment de base,
a une telle grande importance socio-économique et politique, selon le groupe
d’aliments pression de sécurité. L’action de Montule est considérée comme une
autre façon de manipuler les prix du riz qui pourrait les amener à se lever et
pousser les Africains de l’Ouest à la faim. Ce que De Montule fait, dit le courtier en
marchandises, « est similaire à la spéculation sur les denrées alimentaires qui
a été le royaume de banquiers internationaux. », a-t-il ajouté (A la une Economie , 2013).
Il est bon de préciser qu’une campagne mondiale contre le jeu sur les prix
alimentaires s’est accélérée, et a conduit Barclays Bank à annoncer le mois
dernier qu’il allait cesser de « spéculer sur les denrées alimentaire De Montule
veut créer un monopole qui va contrôler le prix du riz», dit le courtier.
c) Mutation de
l’usage des terrains
La
spéculation acharnée conduit aussi à la mutation de l’usage d’immenses
terrains, où jadis on produisait des biens alimentaires, et où aujourd’hui on produit de l’éthanol;
cette mutation est censée favoriser l’environnement, mais pourtant de
nombreuses recherches récentes sur le sujet démentent cette hypothèse.
L’éthanol se présente aux spéculateurs comme une alternative promettant des
profits hors-série. Certes, une grande partie de la responsabilité de la hausse
incontrôlable des prix des produits alimentaires de base appartient, d’après le
dernier rapport de l’U.E. et de l’OCDE, aux politiques des gouvernements, qui
ont encouragé la production d’énergie biologique, sans se livrer auparavant à
des recherches appropriées.
d) Monsanto veut « faire du paysan haïtien un
assisté plutôt qu’un producteur »
Suite au tremblement de terre du 12 janvier 2010 à Haïti, Monsanto a annoncé
qu'elle allait donner gratuitement 475 tonnes de semences aux paysans haïtiens,
avec le soutien de l'ambassade américaine à Haïti (http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=19205). Un économiste haïtien a déclaré que « les paysans haïtiens ont
traditionnellement la capacité de produire et de reproduire leur propre semence,
organique et locale, à destination de leur famille et du marché de proximité.
Monsanto veut intégrer les agriculteurs sur un marché qu’ils ne contrôlent pas
en matière de qualité de
semence et de prix et faire du paysan haïtien un assisté
plutôt qu’un producteur. » (http://www.mondediplomatique.fr/carnet/2010-06-15-Haiti ). Des milliers de paysans haïtiens ont manifesté contre Monsanto
et dénoncé la volonté de la multinationale de détruire l'agriculture paysanne,
la biodiversité, et de rendre les paysans locaux dépendants de ses produits (http://www.20minutes.fr/article/576049/Planete-Haiti-selon
Monsanto.php)
2. Insécurité alimentaire de
nature qualitative
A la suite
de l’affaire Findus, énième scandale sanitaire, on peut affirmer que la succession de fraudes et
dysfonctionnements démontre que le système de régulation, de contrôle et de
sanction est en cause. Comme Corinne Lapage (2013) l’a précisé “Findus n’est
pas un accident, mais le fruit du choix de l’insécurité alimentaire”. En effet,
dans ce dernier scandale, qui concerne la viande de cheval, mais aussi dans les précédents, il s’avère que les contrôles sont
défaillants et que cette défaillance est issue de l’idéologie du néolibéralisme.
Au-delà des cas concrets, il apparaît que le choix constant des responsables
dans ce domaine ne se fait pas en faveur du consommateur mais va dans le sens
des intérêts industriels sur le court terme. C’est ainsi que les décisions de
l’EFSA paraissent être plus soucieuses de la maximisation des profits des
multinationales que des intérêts des consommateurs.
En voici
quelques cas significatifs :
*Preuve la plus récente de l’inclination
de l’EFSA, la décision du 12 juillet 2013 concernant le droit des citoyens
européens de savoir s’ils consomment des
produits génétiquement modifiés a été rejetée par les néolibéraux du Conseil
Européen. Autrement dit, la proposition portant sur l’obligation de mentionner
les denrées provenant d’animaux ayant été nourris avec des aliments
génétiquement modifiés, a tout simplement été rejetée. Par la même décision, et
toujours par les néolibéraux du Conseil Européen où ils sont majoritaires,
l’obligation de mener des études indépendantes sur les effets que pourraient
avoir sur la santé les produits transgéniques ou autres nouveaux produits,
comme les animaux issus du clonage (INKA de Crète) a été rejetée. Ici encore,
en l’absence de toute réglementation, tout ce qui n’est pas interdit est
autorisé en Europe.
*En mars
2013, la Commission a légalisé la culture de la pomme de terre Amflora, produit
transgénique de l’entreprise BASF ainsi que trois espèces de maïs MON 863 de
Monsanto, ignorant de façon ostentatoire le refus exprimé des consommateurs
européens de consommer des OGM dont les effets à court et long terme ne sont
pas connus et par conséquent inquiétants. Il ne faut néanmoins pas oublier que
les cultures génétiquement modifiées représentent la part la plus importante de
l’agriculture américaine, et que par conséquent, les Etats-Unis exercent
partout une lourde pression, mais surtout en Europe.
*Selon la décision des quatorze commissaires de l’UE prise le 6 mai, la
culture des semences et le respect de la biodiversité deviennent contraignants,
très difficiles, voire impossibles. L’UE a ainsi avalisé la disparition
progressive des variétés locales et bientôt, nous n’aurons plus d’autre choix
que de cultiver des semences hybrides ou génétiquement modifiées.
Conclusion
générale
Ici
s’achève mon introduction, qui j’espère a été fidèle à mon idée initiale qui
était de montrer à quel point la question qui fait l’objet de ce Colloque est
importante. En deux mots, nous sommes dans l’obscurité totale ;
l’obscurité totale couvre ce que nous consommons, et les effets possibles sur
notre santé, qui sont dangereux et nombreux. Les autorités compétentes,
assujetties aux lobbies sans lesquels des
contrôles permanents et efficaces pourraient être institutionnalisés, ne se
montrent pas décidées à mettre en lumière ces dangers. Les risques alimentaires
ont toujours existé. Mais depuis que la mondialisation et le néolibéralisme
régissent la planète, les scandales alimentaires se multiplient, tandis que de
plus en plus souvent, leurs effets s’avèrent mortels et qu’ils ont une portée
plus longue et étendue.
Ainsi, la
santé humaine est-elle exposée froidement à des dangers d’une ampleur inconnue,
parce que les autorités compétentes sont dépourvues de la volonté politique
requise, qui imposerait la santé comme une valeur supérieure au profit. Les
risques pourraient être minimisés si seulement les autorités responsables du
sort des peuples prenaient enfin conscience qu’il faut sortir le plus vite
possible de ce néolibéralisme débridé qui menace de démembrer l’UE et de faire
disparaître la monnaie unique européenne, et adopter une combinaison des deux
cosmothéories économiques. Reprendre, toutes proportions gardées, le système
appliqué sur toute la planète au lendemain de la deuxième Guerre Mondiale
jusqu’aux années 1970. Pour l’heure, il suffirait tout simplement que :
*l’UE cesse
de prendre des risques, de peur de froisser les Etats-Unis qui cherchent à
développer – en éliminant les obstacles - la consommation d’OGM et autres
« nouveaux produits » ;
*l’austérité
ne soit plus une contrainte pour les
vétérinaires chargés des contrôles, et que le néolibéralisme ne soit plus une
menace pour le secteur public ;
*plus de
transparence dans l'évaluation des risques que certains types d’alimentation
présentent pour l’Homme, les animaux et l’environnement ;
*la justice
soit libre d’agir et de condamner les différents scandales qui pour l’heure,
sont presque tous impunis.
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- Traavic, T. biologiste moléculaire -Institut d’écologie
génétique
- Union of Concerned Scientists
- Wikipedia.org
-World
Socialist Web Site-24.4.2008
https://marianegreponti-delivanis.blogspot.gr/2014/08
[3] Il en était de même lors de la
grande crise économique des années 1929-33 dont les conditions économiques
étaient relativement semblables à celles d’avant l’éclatement de la crise de
2007.
[4] Système qui a combiné le libre-échange
avec l’intervention de l’Etat, dans les années après la fin de la B’Guerre
Mondiale et jusque les années ‘70
.
.
[6] Notons que la comparaison du pourcentage
des pauvres par pays est difficile, vu que le seuil de pauvreté varie selon les
pays.
LE ROLE NEFASTE DU NEOLIBERALISME SUR L’INSECURITE ALIMENTAIRE Par Maria Negreponti-Delivanis
Reviewed by Μαρία Νεγρεπόντη - Δελιβάνη
on
Ιανουαρίου 19, 2019
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